Loué sois-tu, Seigneur

Loué sois-tu, Seigneur

Ce dimanche 24 mai, c’est le 5ème anniversaire de l’encyclique Laudato Si !

 

L’avez-vous lue ? Il n'est pas trop tard pour la lire, ou au moins, … pour en parcourir des extraits…
Les quelques lignes qui suivent n'ont pas d'autre but que de stimuler notre désir de la découvrir, ou de la relire, afin d'y puiser de quoi nourrir notre prière… et notre conversion !

Dans cette magnifique lettre encyclique, François se réfère tout d'abord à Saint François d'Assise :"Loué sois-tu, mon Seigneur" chantait Saint François d'Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre "maison commune" est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l'existence, et comme une mère qui nous accueille à bras ouverts…"

Mais aussitôt, il ajoute : "Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l'utilisation irresponsable et par l'abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui «gémit en travail d’enfantement» (Rm 8, 22)…"

Par cette encyclique, François souhaite nous aider à reconnaître, la grandeur, la beauté et l'urgence du défi qui se présente devant nous tous. Il souhaite surtout nous aider à le relever !

En s'appuyant sur la réflexion de ses prédécesseurs : Saint Jean XXIII, le bienheureux Paul VI, Saint Jean-Paul II, Benoît XVI, sur les apports du patriarche Œcuménique Bartholomée, ainsi que de nombreuses conférences épiscopales du monde entier, il souligne que "le monde est plus qu'un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et la louange."

Pour autant, François nous invite à prendre vraiment au sérieux l'état de notre monde et la conversion écologique à laquelle nous sommes tous appelés.

"J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin, digne d’appréciation .... Malheureusement, beaucoup d’efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l’opposition des puissants, mais aussi par manque d’intérêt de la part des autres. Les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, même parmi les croyants, vont de la négation du problème jusqu’à l’indifférence, la résignation facile, ou la confiance aveugle dans les solutions techniques. Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. Comme l’ont affirmé les Évêques d’Afrique du Sud, « les talents et l’implication de tous sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à l'encontre de la création de Dieu ». Tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités…"

"Bien que chaque chapitre possède sa propre thématique et une méthodologie spécifique, il reprend à son tour, à partir d’une nouvelle optique, des questions importantes abordées dans les chapitres antérieurs. C’est le cas spécialement de certains axes qui traversent toute l’Encyclique. Par exemple : l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète ; la conviction que Tout est lié dans le monde ; la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie ; l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès ; la valeur propre de chaque créature ; le sens humain de l’écologie ; la nécessité de débats sincères et honnêtes ; la grave responsabilité de la politique internationale et locale ; la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie…"

Le plan de l'encyclique nous donne le fil conducteur de cette feuille de route adressée à tous les hommes de bonne volonté, appelés à se préoccuper de l'avenir de la planète et de l'humanité :

Chapitre 1 : Ce qui se passe dans notre maison commune : François aborde ici les questions de pollution et de changement climatique, l'eau, la perte de la biodiversité, la dégradation sociale, la dette écologique… François nous invite à écouter non seulement "la clameur de la terre, mais aussi la clameur des pauvres". Il dénonce la "culture du déchet" sous toutes ses formes…

Chapitre 2 : L'évangile de la création. Dans une très belle synthèse biblique et théologique, François rappelle que la terre nous précède et nous a été donnée par Dieu. "Tout est lié" dit-il : la protection de la vie, nos relations avec la nature, la fraternité, la justice et nos relations aux plus pauvres…

Chapitre 3 : La racine humaine de la crise écologique. Ce chapitre présente une analyse de la situation actuelle, notamment du pouvoir de l'économie et de la technologie qui mène souvent à l'exploitation des personnes les plus faibles, à la recherche du profit immédiat… "Le marché ne garantit pas en soi le développement humain intégral, ni l'inclusion sociale…"

Chapitre 4 : Une écologie intégrale. François souligne qu'il faut chercher "des solutions intégrales" qui prennent en compte les systèmes naturels et les systèmes sociaux… Il évoque une écologie culturelle, une écologie de la vie quotidienne, le principe du bien commun… qui inclut aussi les générations futures : "L'environnement se situe dans la logique de la réception (d'un don). C'est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivante".

Chapitre 5 : Quelques lignes d'orientation et d'action. François aborde la politique internationale, nationale et locale. Il souligne que "la grandeur politique se révèle quand on œuvre en pensant au bien commun à long terme". Il pointe "le drame de l'immédiateté politique" contrainte de "produire de la croissance à court terme". "Il s'agit de redéfinir le progrès. Un développement technique et économique qui ne laisse pas un  monde meilleur… ne peut pas être considéré comme un progrès".

Chapitre 6 : Education et spiritualité écologiques. Dans ce chapitre, François nous invite à "miser sur un autre style de vie", à accueillir la grâce d'une "conversion écologique", source d'une "sobriété joyeuse et libératrice". Au niveau de chacun, "une écologie intégrale est faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l'exploitation, de l'égoïsme"… "Jésus nous a montré un chemin pour surmonter l'anxiété maladive qui nous rend superficiels, agressifs et consommateurs effrénés". François évoque alors l'amour et la politique. Il nous livre sa méditation sur les sacrements, le dimanche, la Trinité en relation avec les créatures… en gardant un regard de contemplation et d'espérance sur ce monde que Dieu nous confie.

La lettre encyclique s'achève avec la proposition de deux prières : "l’une que nous pourrons partager, nous tous qui croyons en un Dieu Créateur Tout-Puissant; et l’autre, pour que nous, chrétiens, nous sachions assumer les engagements que nous propose l’Évangile de Jésus, en faveur de la création".

La dynamique d'ensemble de ce message nous invite à une prise de conscience de notre responsabilité. Elle pourrait peut-être se résumer dans cette question que François nous adresse à tous : "Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ?"

J'espère que ces quelques lignes vous encourageront à vous plonger dans la lecture de "Laudato Si".

P. Louis-Marc (Paroisse Notre Dame de la Sagesse, Biot, Valbonne, Sophia-Antipolis)

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